Vendredi c’était raviolis chez Laurent. On a mangé, bu, bu, mangé et fabriqué deux grosses caisses pour transporter l’expo en Corse. Yeah. Au milieu de cette joyeuse bande, j’ai soudain eu une révélation : Laurent, ce héros.
Laurent, c’est mon héros. Pas un héros ordinaire, genre gars volant qui se porte au secours des plus démunis (c’est comme ça qu’on dit pour les blacks de la Nouvelle-Orléans ?). Non. Un héros simple, musclé, fort, grand et beau. Comme dans les films :
Anonyme féminin : Dis, Laurent, t’as pas une pince pour retirer ce clou ?
Laurent : Attends, j’arrive. (Retire le clou). Tu vois, la pince elle est incorporée.
A.F. : Merci
Ou
L. : Tu vois, là, tu peux planter les clous en biais, ça évite que la planche s’enlève.
A.F.: oui, Laurent.
Et encore :
Anonymes : Laurent, c’est bon comme ça ?
L. : Ouais, si on peut éviter les raccords avec le papier bulle, c’est mieux.
Anonymes : Oui, laurent.
La liste est longue. Laurent, c’est mon héros, toujours là quand on a besoin de lui : colle, serre-joints, chiffons, conseils, il a tout.
Et quand il part, personne pour le remplacer :
- Merde, mais comment il fait ?
- T’es sûre qu’ya pas un autre bouton, on dirait qu’ça tourne dans l’vide ?
- Non, pourtant c’est comme ça …
VRRRRRRRR (visseuse)
-Tu vois, les mecs, ils appuient comme des bourrins en même temps qu’ils vissent.
-Hum, t’as raison.
VRRRRRRRRRRRRRRRRRRR
-ça marche pas …
- Dis, (anonyme), tu veux pas les aider, t’as sûrement plus de force qu’elles ?
- Ouais, attendez, les poulettes, j’arrive.
Le nouveau héros se met à la tâche. VRRRRRRRRRRRRRRRRRR
-Ouais, bof, avec Laurent ça marche mieux…
Le nouveau héros pincé dans sa virilité :
-Putain, y’a pas d’raison (s’acharne sur la planche)
-On est en train de bousiller la planche…
Et soudain la porte s’ouvre : mon Héros ! En 2 temps 3 mouvements la planche est clouée, vissée, prête à l’emploi. Des héros comme ça, c’est rare, et ce que je préfère c’est son humilité :
-Allez, les gars (?), on termine.
Mais un héros ne serait pas tout à fait un héros s’il n’avait quelques faiblesses, un truc rassurant qui nous rapproche de lui :
Laurent (méditatif) : Ouais, c’est pas grave, (le bois s’est fendu), ça tiendra quand même.
Le pot de colle tenu par mon héros se déverse généreusement sur le t-shirt immaculé d’un anonyme.
AAAAAAAAAARRRRRRGGGGGGGGGG (cri poussé par un anonyme féminin)
L. : merde
L’anonyme au t-shirt englué ne bouge plus. Mon héro l’emmène rapidement au poste de secours le plus proche : raclette et autres ustensiles, le t-shirt est comme neuf. Un vrai héros.
Dis, Laurent, à quand le prochain atelier ?