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 Oup ! dit la case, je me sens moins seule

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AuteurMessage
sandrine
Bavard



Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 06/06/2005

Oup ! dit la case, je me sens moins seule Empty
MessageSujet: Oup ! dit la case, je me sens moins seule   Oup ! dit la case, je me sens moins seule EmptyVen 30 Sep - 19:45

Quelques textes...à vos marques, prêt...



GOGGLES

C’est l’histoire d’une paire de lunettes qui prenait la fuite. J’oubliais. Une paire de lunettes de natation. « Goggles » ils disent en anglais. Prononcé à la française « gogoles » vous avez tout compris. A chaque fois que je plonge la tête sous l’eau les lunettes de natation prennent la fuite. D’un seul coup ma vue se brouille et mon humeur s’assombrit. J’ai beau frapper fort dans l’eau et leur montrer qui je suis. Rien à faire. Elles prennent la fuite. Et pas n’importe comment : tout commence par l’œil gauche. Une petite flaque, simili pataugeoire, puis c’est l’œil droit, buée, eau et compagnie… ça y est elles ont pris la fuite. ça la fout moche au milieu des Dieux qui nagent avec moi. Je m’arrête au bord et je remets l’élastique. Je soupire. Tout est dans le soupir. Long et affligeant à l’image du repos obligatoire qui vous est imposé. Puis je reprends. Et là, Oh merveille, elles ne prennent plus la fuite. 50, 100, 200, les kilomètres défilent : je vous avais prévenu une compétitrice hors pair…mais soudain s’affiche devant vos yeux une barre de migraine énorme, le genre qui vous lâche plus si vous n’enlevez pas immédiatement vos lunettes de gols. Alors vous vous arrêtez à nouveau. Sur le petit rebord. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche, c’est bon, personne ne vous a vu. Alors vous enlevez vos lunettes. Ouf. Le gars à côté éternue et vous éclabousse. Vous rigolez. Entre des lunettes de gols et un gars qui vous éclabousse vous avez vite fait votre choix. Mais non. Il faut repartir. Hé oui Sandrine tu ne croyais tout de même pas t’arrêter en si bon chemin. Combien tu as fait ? 500 mètres allez va laisse-moi rire. Alors vous repartez et ….au passage vous demandez une planche au maître nageur, une planche de salut, on ne sait jamais, ça peut servir.


LES TROIS OURS


Je me suis réveillée au milieu de la nuit et tout me paraissait beau.
Le meuble bleu, l’orchidée blanche, l’étagère remplie de livres
et la minuscule lampe de chevet à l’abat-jour jaune.
Je ne savais plus si j’étais chez moi ou si j’avais été invitée.
C’est un peu étrange comme sensation.
J’étais comme les ours dans l’histoire de Boucle d’Or :
« Quelqu’un a goûté ma soupe »
« Quelqu’un s’est assis sur ma chaise»
« AAAAAA, il y a quelqu’un dans mon lit ! »
Personne n’a crié. Je me suis lentement dirigée vers les wc.

Le Ministère des Cœurs

Est-ce que ça existe le Ministère des Cœurs ? Voyons voir : Ministère des Affaires Etrangères, des Finances, de l’Intérieur, de l’Economie, non y’a pas. Dommage j’aurais bien fait un tour. C’est vrai qu’il est lourd mon cœur, je devrais peut-être l’emmener chez le cordonnier, on sait jamais :
- Et voilà ma p’tite dame ! une bonne paire de semelles neuves et le tour est joué !
Bof, pas très convaincue. Non, je sais, je vais l’emmener en Thalasso : jets d’eau surpuissants, bains à remous et piscines d’eau de mer, dans une semaine je récupère un cœur flambant neuf. Hum, le programme est alléchant, y’a même un menu minceur. C’est décidé, je prends rendez-vous.
DRRRR
- Centre de Thalassothérapie « Les Jolis Fleurons », j’écoute.
- Oui, bonjour madame, j’appelle pour savoir s’il vous reste de la place ?
- Vous êtes adressé par un médecin.
- Non.
- Ah si vous n’avez pas de prescription médicale, je ne peux rien faire pour vous.
- La prescription médicale est obligatoire ?
- Oui, monsieur. Nous ne pouvons enregistrer votre demande que si vous êtes adressé par un médecin.
- Même pour une urgence.
- Même pour une urgence.
- Ah très bien. Merci madame, au revoir.
- Au revoir.
Reste plus qu’à appeler le médecin :
- C’est plus possible, Docteur, vous comprenez, le moindre effort l’essouffle. D’habitude je ne le sens même pas.
- Pas de souffle au cœur, de maladie cardiaque dans la famille ?
- Non, non, rien de tout ça.
- Bon, très bien, je vais vous faire une prescription.
- Et la thalasso, vous en pensez quoi ?
- Non, ça risque de le fatiguer un peu plus. Voilà, je vous ai prescrit deux pilules chaque soir pendant un mois, quand vous aurez fini le traitement, vous reviendrez me voir.
- Merci, docteur.
- Au revoir et soignez-vous bien.
- Au revoir.
Deux pilules tous les soirs pendant un mois, tu parles d’une solution. Non, je vais plutôt aller consulter les copains :
- T’es super-jeune, super-mimi, trouve-toi un mec cool et hop c’est reparti.
- Tu crois ?
- Mais ouais… regarde autour de toi, y’a plein de mecs biens.

Bon, vous aurez compris, les conseils, c’est infini. Mais je dois vous avouer qu’à force d’auscultations en tous genres, mon coeur s’est remis à battre. Ok, c’est pas le gros boumboum des grands jours mais… c’est déjà pas mal. Manque plus que le passage d’un esthète au corps souple et musclé et là je vous assure, c’est la java. Jeune fille sérieuse cherche cœur léger pour vacances à partager. Ah, les vacances, le mobilhomme, la piscine, les plages de sable fin, tout un programme.

- Dis, mimine, y’a pas le tour de France à la télé ?







Le temps des cerises

Alain vient de la haute. Chevalière yacht et compagnie, il connaît. Chef d’entreprise pendant quarante ans, il menait grand train. Aujourd’hui Alain ramasse des courgettes. Banqueroute financière et interdit bancaire du jour au lendemain, Noël (un vieux copain) l’a accueilli dans son exploitation. De sept heures le matin à sept heures et demie le soir, Alain cueille ramasse et plante. Pour 50 euros la journée. Et puis, tu vois, je n’ai pas de famille alors je peux rentrer quand je veux. En 76, la femme avec qui il vivait s’est fait la malle, elle voulait un enfant d’un gars beau riche et intelligent. Pas Alain donc. Enfin c’est ce qu’elle a décrété. Elle était médecin. Drôle de médecin, me suis-je dit.
Alain vit dans trois endroits différents. Il s’est fait construire un chalet sur un terrain qu’on lui a donné. Sa nouvelle famille. Il a des chevaux des ânes et des chiens. Tous les matins il arrive en scooter. Trempé jusqu’aux os quand il pleut, il n’a pas le choix. Arrêté en état d’ébriété à plusieurs reprises, les flics lui ont retiré son permis. Circulez.
L’eau lui dégouline dans le dos. Il s’en fout. Cinq ans qu’il ramasse les fruits et légumes par tous les temps. C’est pas quelques gouttes d’eau. Robin et moi on s’abrite sous la serre, on attend que ça passe.
Alain a des sandales en plastique bleu, les sandales qu’on met pour aller à la plage quand il y a des galets. Bleues. Il porte un short usé par les intempéries. Un vieux short transparent.
Alain n’a pas de famille. Il a tout quitté. Ses trois frères et sœurs sont morts. Les autres il ne les connaît pas.
Le week-end, il rentre à Lyon. Il aime boire son canon au bar de la Mairie. Je ne l’ai encore jamais vu. Alain. Tout un roman.

RAGNAGNAS

Et voilà. C’est reparti. C’est chaque mois pareil. Clouée au lit avec un mal de ventre tonitruant. C’est pourtant pas faute d’avoir tout essayé. Spasfon, bouillottes et autres pilules miracles. Rien à faire. ça passe pas. Essayez de visualiser un champ d’herbe fleuri, votre animal favori, une image qui vous calme. ZZZZZZZZZ. Marche pas. Dis le Monsieur j’ai trop mal. Les règles c’est pas rigolo. On devrait dire ça aux enfants : les règles c’est pas rigolo. Autre slogan : Les règles c’est pas rigolo et ça vous fout le moral à zéro. Hum. Pas drôle. Abondantes, rares, douloureuses, espacées, en retard, normales, irrégulières, les règles ont plein de qualités. Pas mal de défauts aussi. Dans l’inventaire j’ajouterais :
Préceptes disciplinaires auxquels
Non ça va pas.
Planchette allongée ou tige à arrêtes
Non plus.
Là là le voilà : Ecoulement menstruel. AHHHH Horreur et Sainte Damnation, comment oses-tu ?
- Allo Monsieur Rey, oui…
Il n’a rien voulu savoir. Il trouve que « menstrues » est tout à fait justifiée : emprunt médical (1314) au latin menstrua, pluriel neutre substantivé de l’adjectif
D’accord j’ai compris :
- T’as vu elle a ses menstrues !
- Ah ouais elle est vachement précoce.
En attendant j’ai mal. Ramper jusqu’à la pharmacie ? Pas le courage. S’arracher les cheveux. Pas assez. Etre raisonnable. Oui c’est ça la solution. Etre raisonnable. Patienter sagement en attendant que la douleur passe. Etre une femme. Une vraie.
- Dis, t’as pas vu la boîte de suppos ? (vous connaissez pas ? c’est magique.)
Un suppo et hop voilà c’est reparti. Vous voulez la marque ? Attendez bougez pas je vais chercher un crayon. Je m’applique. C’est vrai que c’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de parler de mes petits ennuis … vous aussi… ah oui je connais…
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